Voiture électrique : pour vivre heureux, vivons branchés !
29/04/2021
On le constate tous les jours, la voiture électrique a le vent en poupe. Partout, l’offre s’élargit. Chez ŠKODA aussi, qui vient de lancer l’ENYAQ iV, son SUV racé, et qui a plusieurs autres modèles en préparation. Au fait, saviez-vous que la Belgique a elle aussi apporté sa (modeste) contribution à la mobilité électrique ? Camille Jenatzy, originaire de Schaerbeek, était ingénieur et passionné de voitures. Sa voiture en forme de cigare et à propulsion électrique, la ‘’Jamais Contente’’, a été le premier véhicule au monde à franchir la barre des 100 kilomètres à l’heure. C'était en 1899 ! Aujourd'hui, D'Ieteren Automotive, l'importateur de ŠKODA entre autres, écrit un nouveau chapitre de l'histoire belge. Par l'intermédiaire de sa filiale EDI (Electric D'Ieteren Solutions), elle installe des bornes de recharge chez les entreprises et les particuliers. Augustin Sagehomme, directeur du réseau EDI, nous parle de la mobilité électrique et partage avec nous sa vision de l'avenir.
Augustin Sagehomme : une batterie d'idées innovantes
C’est lors de sa formation en marketing qu'Augustin Sagehomme a été sensibilisé à la mobilité électrique. En effet, au cours de celle-ci, il s’est rendu successivement à Paris, Florence et aussi à Shanghai. La ville chinoise étant exposée à un niveau de pollution particulièrement élevé. À Shanghai, j'ai quitté ma zone de confort et je me suis retrouvé dans une économie en plein développement", confie-t-il. ''C'était très enrichissant. Il règne là-bas un dynamisme extraordinaire. Ce que nous avons réalisé ici en 120 ans, ils l'ont fait en 20 ans. Ils ont une application qui indique la quantité de particules fines dans l’atmosphère. L'air est parfois complètement opaque. J'ai expérimenté en personne ce que l’on ressent alors : c’est comme être enfermé dans un espace clos avec un moteur en marche''.
Le passage d'Augustin à Shanghai l’a donc fortement sensibilisé aux questions environnementales... Il a toujours été attiré par l'automobile et a eu l'opportunité de travailler pour Tesla, à l'époque le constructeur le plus avancé technologiquement. Sa première tâche fut de "dédramatiser cette révolution technologique et en démontrer toutes les possibilités. Oui, on peut faire plus que le tour de son village en voiture électrique. Et non, vous ne tomberez pas à cours d’électricité''.
En tant que Network Manager chez EDI, où il travaille depuis début 2020, Augustin est en charge du contact avec les concessionnaires. Il est à l'écoute de leurs préoccupations et les aide à apporter des solutions à leurs clients. ‘’Avec EDI, on va au-delà de la mobilité : on parle d'énergie et de modèles de consommation. Nous sommes au début d'une évolution dans laquelle le consommateur lui-même peut faire des choix décisifs pour son empreinte écologique. Et il y a encore des développements passionnants qui vont suivre. Par exemple, des semi-conducteurs plus efficaces qui réduisent considérablement le temps de charge et des batteries à l'état solide (batteries dont le contenu est solide et non liquide) dont la capacité est trois fois supérieure à celle des batteries actuelles. Vous vous souvenez de la taille de votre premier téléphone portable ? Il existe aujourd'hui des appareils qui sont presque aussi fins qu'une carte bancaire. Eh bien, nos voitures prennent le même chemin.’’
Augustin Sagehomme, la voiture électrique existe depuis plus de cent ans. Mais aujourd’hui, elle connaît un boom considérable…
C’est vrai que l’idée est ancienne, et un peu belge aussi. Mais aujourd’hui, les marques font des choix stratégiques majeurs en ce sens. À la mi-mars, le groupe Volkswagen a confirmé, lors de son Power Day, sa volonté de devenir leader du marché de la voiture électrique d’ici 2030. À cette fin, le groupe, dont ŠKODA est l’un des membres en pleine croissance, va non seulement étendre son offre de modèles électriques, mais aussi investir dans des cellules de batteries et construire 6 gigafactories pour les produire. Chacune d'elles devant produire au moins 1 gigawattheure de batteries par an.
En d'autres termes, l'enjeu est de taille. Même Hummer électrifie ses gros SUV. Il y a des signes qui ne trompent pas… Les voitures électriques ont déjà beaucoup évolué en dix ans : temps de recharge, capacité de batterie et donc autonomie, gestion énergétique de la batterie, logiciels... tous ces composants clé de la voiture électrique ont énormément progressé.
Et comment évolue l’offre ? On cite le chiffre d’une centaine de nouveaux véhicules électriques cette année.
L'offre se développe de manière exponentielle et il y a désormais une voiture électrique pour tous les profils. Il y aura bientôt un modèle électrique pour chaque besoin, de sorte que le consommateur pourra choisir librement. Plus l'offre couvre de segments, plus elle est attrayante. Aujourd’hui déjà, elle s’étend des petites citadines aux grands SUV, comme l'ENYAQ iV de ŠKODA. Et en termes de design et de confort, la gamme est de plus en plus attrayante. Aujourdhui, la première fois qu’on pose le regard sur une voiture électrique, on se dit : quel beau modèle ! Tant les constructeurs et les designers proposent désormais des voitures qui ne laissent personne indifférent.
Les plus grandes appréhensions relatives à la voiture électrique concernent son autonomie. Est-ce encore justifié ?
Pas vraiment. La crainte d'une autonomie limitée n'est plus fondée de nos jours. La fourchette proposée varie en fonction de la catégorie de la voiture. De 150 km pour les plus petites citadines à 500 et 600 km pour les berlines plus grandes et plus puissantes. Cependant, votre choix ne devrait pas être déterminé en trop grande mesure par l'autonomie. Le plus important est de choisir un modèle adapté à vos besoins et à votre utilisation. Un représentant de commerce qui parcourt 300 km par jour ne choisira pas une voiture équipé d'une petite batterie. De la même manière que vous n'achèteriez pas un modèle sportif à deux places si vous avez quatre enfants. Alors optez simplement pour le modèle et la finition dont vous avez besoin.
EDI, Electric by D’Ieteren
Les objectifs du groupe Volkswagen et de l'importateur belge D'Ieteren ont mené à une conclusion logique. Une solution qualitative était nécessaire pour relever le défi de la transition vers la conduite électrique : le besoin d'infrastructures de recharge. Start up créée en 2019, EDI est devenue une filiale autonome de D'Ieteren Automotive début janvier 2020. Elle évolue désormais au sein de Lab Box, l'incubateur de start up du groupe belge. Ses ambitions pour 2021 : installer une centaine de bornes de recharge par semaine, soit 5.600 par an. Ce qui représente plus de trois fois plus que les 1.500 points de charge installés l'an passé.
EDI emploie actuellement une cinquantaine de collaborateurs, dont la moitié sont des techniciens et une douzaine d'ingénieurs. Ce qui en fait le leader du marché en Belgique.
EDI se prononce comme "Eddy", une forme de personnalisation qui a été préférée à un acronyme impersonnel. ''Nous apportons ainsi à l'entreprise une touche personnelle", confie Augustin Sagehomme, responsable du réseau. ''Dans notre domaine d'activité, nous offrons un service de A à Z, proche du client que nous conseillons activement. Comment charger un véhicule électrique ? Quel est le risque pour votre habitation ? Notre rôle est d'expliquer.
C'est tout nouveau, tant pour nos clients que pour nos marques et nos concessionnaires. Nouveaux produits, nouveaux domaines d'expertise, nouvelles façons de penser... Nous vivons une ère de transition. Il y a des réponses à toutes les questions. Et EDI les fournit.
Oui, mais la question du coût intervient aussi, et celui de la batterie reste assez élevé. Plus elle est grande, plus elle offre de capacité mais plus elle est chère...
Il est clair que l'autonomie a un prix : celui de la batterie. Une citadine avec la même autonomie qu'une grande berline ? Nous n'en sommes pas encore là. Mais les modèles deviennent plus accessibles, avec un prix et une autonomie de plus en plus intéressants. Il faut cependant reconnaître que nous n'en sommes qu'au début. Mais avec les investissements annoncés, nous savons que cela va continuer à s'améliorer. Au niveau du groupe Volkswagen, avec 6 gigafactories d'ici 2030, nous sommes dans une logique de production de masse, ce qui va réduire drastiquement les coûts de production. Dans les prochaines années, il n'y aura plus de différence de coût entre une voiture traditionnelle et une voiture électrique. Le développement technique et industriel nous y mènera automatiquement.
Outre l'autonomie, la charge est également source de stress. Une fois en route, comment recharger la batterie en cas de besoin ?
La solution la plus confortable est une station de charge à domicile. Une station de charge dédiée et sécurisée, installée par des professionnels. En effet, la charge nécessite une puissance considérable. C'est pourquoi la station de charge est installée sur son propre circuit électrique avec un interrupteur de protection spécifique. EDI veille à l'installation de A à Z, après quoi celle-ci est certifiée par un organisme indépendant pour en assurer la conformité.
Est-ce possible dans tous les cas ?
Vous disposez de votre propre compteur et de la possibilité de vous vous garer à proximité ? Vous pouvez alors installer une station de charge pour charger votre voiture à domicile. Pas besoin de le faire dans un garage fermé : la conception de nos stations de charge les rend résistantes au vent et aux intempéries, à la pluie et à la neige, au froid et à la chaleur. Vous pouvez donc facilement installer votre station de charge à l'extérieur. La Belgique est un pays qui compte de nombreuses maisons individuelles et immeubles à appartements avec garage. Toutes les conditions sont donc réunies pour recharger votre voiture électrique en tout confort à domicile.
Se pose alors la question du raccordement et de la puissance autorisée, qui conditionne la vitesse de recharge. Comment s’y retrouver, sans trop rentrer dans les détails techniques ?
Il existe trois types de raccordement électrique pour les particuliers : monophasé, triphasé sans conducteur neutre et triphasé avec conducteur neutre. Un raccordement monophasé fournit une fois 230 volts, un raccordement triphasé sans conducteur neutre fournit 3 fois 230 volts, et un raccordement triphasé avec conducteur neutre fournit 3 fois 400 volts (le courant résiduel étant évacué par le conducteur neutre, au moyen d'un câble supplémentaire). Vous pouvez donc aller jusqu'à une puissance de charge de 11 kW, voire 22 kW, en fonction du courant. En Belgique, les réseaux sont généralement monophasés ou triphasés, mais rarement avec un conducteur neutre. Ce n'est pas un problème en soi. Avec ces deux premières connexions, vous pouvez tirer un maximum de 7,4 kW. Une station de recharge de 3,7 kW offre presque le double de la puissance d'une prise domestique standard d'environ 2 kW.
Prise domestique qu’il n’est pas conseillé d’utiliser…
En effet. Une simple prise n'est pas conçue pour de longues périodes de charge. Il y a un risque de surchauffe et de court-circuit. C'est pourquoi il est préférable, pour une voiture entièrement électrique, de disposer d'une installation adaptée. La majorité d’entre nous pourra ainsi atteindre une vitesse de charge largement suffisante avec ce système. 7,4 kW, branché 10 heures, soit une nuit, cela fait 74 kWh chargés dans la batterie. Pour vous donner une idée, 74 kWh c’est quasi le plein de la plus grande batterie de l’Enyaq, la 80 kWh, de 0 à 100 % en une nuit. On en arrive à une situation où on pourra quitter la maison chaque matin avec une voiture chargée. Et rouler jusqu'à 300 km, ce que nous sommes loin de parcourir tous les jours. La plupart des particuliers ont leur voiture garée 95 % du temps, avec des jours où ils ne se déplacent pas et d'autres où ils se déplacent davantage. Ce n'est que lorsque vous utilisez une voiture électrique tous les jours que vous ne devez plus vous en préoccuper du tout.
Partager cet article
Partager
S'abonner à notre newsletter mensuelle !
Vous aimerez aussi
Bike fitting chez Wolf Performance à Louvain
Après environ 6 heures de tests, de mesures et d’essais, le bikefit est terminé. Griet et son collègue sont satisfaits du résultat. Griet parce qu’elle a enfin la...
Maxim Pirard, ancien champion du monde de Gran Fondo, parle volubilement de ses grands projets pour ce printemps. Il a déjà effrayé le monde du cyclisme belge...